Ma voisine. Vous vous souvenez de ma voisine qui m'avait demander si je la voyais chez elle à travers ses rideaux ? Cliquez ici pour retrouver la -> Réflexion du moi(s) de juin 2022
Et bien, maintenant j'ai son numéro de téléphone parce qu'on discute dans la rue et même qu'on va prendre un café ensemble.
On a passé un cap au niveau relation de voisinage vous voyez. On a parlé des trucs du quartier mais maintenant on va parler de nous ! Enfin, je veux dire de sa vie, de son boulot et de ma vie et de mon boulot.
Ça sera super.
Oui c'est sûr qu'elle va adorer savoir que j'écris des petites bafouilles tous les mois depuis quelques années.
Oui. Oui.
Mais à quel moment je joue franc-jeu avec elle ? À quel moment je lui dis : " haha ! c'est marrant j'ai déjà écrit sur toi ! haha ! Je raconte que je n'arrêtais pas de mater chez toi ! haha ! C'est drôle, on voit bien les gens chez eux si on observe attentivement ! haha !"
Je vois déjà sa figure blême, j'écoute déjà son silence. Elle va me taper c'est sûr. Elle va me fracasser la tête sur la table où nos cafés vont voler en éclats.
J’essaierai de me justifier devant les badauds : "Mais je ne te regarde plus ! D'ailleurs, tu as changé de rideaux ? Non ? Parce que je ne fais plus attention à toi. Je regarde maintenant ton voisin à côté qui a emménagé à l'automne dernier. Mais même lui c'est fini, maintenant je mate plus personne ! Je te promets ! Même si je te vois, je ne fais plus attention à toi. Tout est redevenu comme avant ! Non Sandra -le prénom a été modifié - reviens, attends, je vais tout expliquer ! Pardonne-moi !"
Je me sens bête c'est incroyable.
Allégorie de bac à sable :
Imaginons, un enfant arrivant dans un bac à sable.
Imaginons qu'il détruise les châteaux de sable des autres en prenant pelle et seau en disant :
"C'est mon bac à sable, c'est ma pelle et c'est mon râteau !"
Imaginons maintenant les parents regardant leur enfant prendre possession du bac à sable et de tous les jouets des autres.
Imaginons qu'ils n'interviennent pas.
Je pose maintenant quelques questions sur cette allégorie de bac à sable :
Quels parents laissent son enfant être un tyran ? Qui fait ça ?
A part des parents pervers ?
Qu'est-ce qu'on fait en ce moment ? Nous faisons "reset" sur les 75 ans qui viennent de s'écouler ? Nous oublions qu'un peuple s'est fait expulser de son pays ? Nous construisons un monde bancal où l'exclusion d'une partie nous est profitable.
Moi, perso je ne vais pas oublier cette tendance générale à occulter l'histoire de la colonisation. Je ne vais pas oublier d'intervenir dans les conflits de bac à sable surtout si c'est mon enfant qui est con.
Liste de nos ministres pour cette rentrée !
Qui, des ministres, sont passés·es sur les bancs de l'école public ?
Gabriel Attal, ministre de l'éducation national, a étudié à l'école Alsacienne à Paris (privé)
Élisabeth Borne, première ministre, a étudié à l'institution de la Providence à Paris et a continué dans le public ensuite (privé-public)
Bruno Le Maire, ministre de l'économie, a étudié à Notre-Dame de France à Paris (privé)
Gerald Darmanin, ministre de l'intérieur et des Outre-mer, a étudié au lycée franc-bourgeois à Paris (privé)
Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères a étudié dans le public
Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice, a étudié à l'école Catholique Notre-Dame à Valencienne (privé)
Sébastien Lecornu, ministre des armées, a étudié à l'établissement Saint-Adjutor à Vernon (privé)
Olivier Dussopt, ministre du travail, a étudié dans le public
Sylvie Retailleau, ministre de l'enseignement supérieur, a étudié dans le public
Marc Fesneau, ministre de l'agriculture, a étudié dans le public
Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, a étudié dans le public
Agnés Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, a certainement étudié dans le public (*)
Rima Abdul-Malak, ministre de la culture, a étudié au collège Notre-Dame de Jamhour au Liban puis dans le public à Lyon (privé-public)
Aurélien Rousseau, ministre de la santé, a étudié certainement dans le public (*)
Aurore Bergé, ministre des solidarités et des familles, a étudié au lycée Saint-Jean-Hulst de Versailles (privé)
Stanislas Guerini, ministre de la transformation et de la fonction public, a étudié à l'école alsacienne à Paris (privé)
Amélie Oudéa-Castera, ministre des sports, a étudié dans le public
*
Public : 10 / Privé : 9
(*) quand je dis "a étudié certainement dans le public", c'est que je ne trouve pas d'informations sur leurs cursus avant les grandes écoles qu'iels ont faites.
*
Moi, j'ai étudié à l'école Elsa Triolet (elle n'existe plus), au collège Marie Curie de Desertines et le lycée Mme De Staël de Montluçon, je n'ai pas fais des établissements public ayant une fiche wikipédia comme le lycée Louis Legrand par lequel est passé Agnés Pannier-Runacher ni le lycée Molière par lequel est passé Marc Fesneau.
*
Bonne rentrée à celles et ceux qui n'ont pas de fiche wikipédia de leur établissement scolaire.
*
Big bisous bien baveux.
L'essoufflement des luttes comme un soufflet aux fromages
ça gonfle, ça gonfle
Et c'est beau, plein de couleurs
Et ça sent bon, un parfum de renouveau
On croit que ça va déborder,
On croit que ça va toucher les hautes sphères de notre four
Venir chatouiller ceux d'en haut
Et ça fait un peu peur
Est-ce que ça va cramer ?
ça touche la résistance du haut !
Merde ça crame !
ça sent plus bon
ça chauffe trop vite
alors on sort
Et ça dégonfle,
Lentement, "inexorablement"
Il ne reste que la base
Bien cuite
Bien sèche
Il y a des morceaux collés dans le four qui n'ont pas pu se récupérer
Pourtant nous avions suivi la recette
Il y avait tous les ingrédients
Mais il brûlait avant même qu'il soit bon !
Fais chier ce four trop petit
Et comme nous sommes déçus
Et un peu vexés d'avoir râté
On va attendre longtemps avant de retenter la recette
Grâce à Stéphanie, j'écoute Claustinto, j'aime bien car c'est joyeux et ardent. Vous risquez peut être de ne pas accrocher parce que ça fait boom boom tac très fort et très vite, parce qu'il y a une pensée, une vision du monde qui dérange, qui veut "tout envoyer en l'air".
Cette musique est une colère espiègle qui appuie à l'endroit du pouvoir.
Si tu préfères entendre d'abord une reprise pour te faire ton avis, alors commence par ici : Résiste de Claustinto.
Quand j'écoute cette musique, je continue à croire que nous pouvons aller plus loin. Comme dans une fête, au début tu n'es pas à l'aise parce que tu connais que celui ou celle qui t'as invité. Tu manges du cake trop salé et tu bois du rosé parce que tu n'as pas trouvé les bières. Tu ne sais pas pourquoi mais tu reprends du cake et du rosé. Puis il y a le moment où tu te lâches la grappe parce que sinon tu vas rentrer te coucher. Et là, tu acceptes les ami·es de ton-ta pote, tu ouvres ton champ de vision, tu ouvres ton esprit, tu passes par dessus tes principes à la con. Et la fête devient cool et tu te dis que tu as bien fais de bouger ton uq parce que tu n'aurais jamais croisé cette personne, tu n'aurais jamais écouté cette chanson et tu n'aurais jamais su que dans une salade de riz tu pouvais rajouter des cacahouètes.
Non ?
Silence radio. Nada.
Je ne vais pas t'inonder de trucs engagés cette fois-ci. Non.
Je sais que tu n'aimes pas ça, que ça fais trop extrême gauche pour toi, que ça te fais peur.
Tu ne sais pas trop quoi me dire après parce que tu n'as pas lu la fin de ma réfléxion. Je sais. Je sais tout ça.
Moi aussi j'ai besoin de truc gentil, drôle ou fou !
"Alors nous devons sauver notre imagination, la chérir, la protéger et la défendre. Nous devons continuer à écrire des livres qui nous dépassent, à inventer des mondes meilleurs que le nôtre et des personnages plus courageux, des livres où l'imagination et la fiction agissent comme des révélateurs et des invitations à l'action, car, comme l'a dit l’écrivaine polonaise Olga Tokarczuk dans son Discours du Nobel de littérature : "Ce qui est imaginé accède au premier stade de l'existence." (...) "
Éloge des fins heureuses de Coline Pierré
Lundi, j'étais devant le Sénat avec l'intersyndicale. Cette mobilisation donnait la parole à un représentant de chaque syndicat pour expliquer que la réforme des retraites n'allait pas dans le bon sens. Chaque exemple, chaque corps allant au micro criait la fatigue, l'usure, la peur aussi de mal dire, le désarroi.
Si toutes ces personnes ont si peur de l'âge du départ à la retraite, si des syndicats étudiants viennent parler de la retraite, c'est aussi parce qu'ils n'ont plus confiance en eux-même, en leur capacité physique, mentale et en leur frigidaire vide. La confiance en soi, ça se travaille quand on est heureux·ses.
Alors, quels sont nos objectifs ? Rendre faibles les plus faibles ?
Pays de demain redonne-nous des forces parce que ça coince, ça grimace, ça hurle.
Voici un extrait de Marat-Sade de Peter Weiss :
"Ces mensonges qui circulent sur l’État idéal
comme s'il y avait la moindre chance que les riches
renoncent d'eux-mêmes à leurs richesses
Quand d’ailleurs la force des choses
les oblige à céder parfois
ils le font parce qu'ils savent
qu'ils y gagnent encore
Le bruit court aujourd'hui
que les travailleurs pourraient s'attendre bientôt à de plus haut salaires
Pourquoi ?
C'est qu'on espère un accroissement de la production
et donc un plus gros chiffre d'affaire
et tout cela ira remplir les poches des patrons
Non ne croyez pas
que vous les ferez plier
autrement que par la force
ne vous laisser pas tromper
si notre Révolution a été étouffée
et si on vient vous dire
que les choses vont mieux
si la misère se voit moins
parce qu'elle est camouflée
si vous gagnez de l'argent
et pouvez vous offrir ceci ou cela
de tout ce dont la production industrielle vous inonde
et s'il vous semble
que le bien-être est à portée de la main
sachez que ce n'est qu'un bluff de ceux
qui de toute façon en ont bien plus que vous
Ne vous y fiez pas
lorsqu'ils vous tapent amicalement sur l'épaule
et disent qu'au fond il n'y a plus de différences
que ça ne vaut plus la peine d'en parler
ou de se battre pour si peu
car alors c'est qu'ils sont au comble de leur puissance
dans leurs nouvelles citadelles de marbre et d'acier
d'où ils rançonnent le monde entier
sous prétexte
d'y faire régner la civilisation
Prenez garde
car dès qu'il leur plaira
ils vous enverront
défendre leur capital
à la guerre
où leurs armes toujours plus destructrices
grâce au progrès rapide
d'une science à leur solde
vous anéantirons en masse"
(1963)
"il y a la littérature, le manque d'élan, l'inertie, le mouvement..."
C'est un extrait d'une chanson de Vanessa Paradis.
Et vous savez où je l'ai écoutée ? Sur un portable d'un "chantier-man" qui était en pause sur l'échafaudage d'un immeuble en construction.
Il fumait sa clope en écoutant Vanessa.
Moi, je passais un peu lentement car la pente était raide. Surprise de voir cet homme, casque de chantier sur la tête, clope au bec, écoutant cette chanson : je l'ai dévisagé, mes yeux comme deux rond de flanc !
J'en ai une bonne ! Encore une anecdote de supermarché. Je suis à la caisse automatique car il n'y a personne aux caisses vivantes et il y a un truc qui bug dans mes coucourses. La personne de la sécurité vient gérer mon problème (double emploi pour un salaire). Pendant qu'il règle mon problème je lui souhaite la bonne année. Il est super content et dans un élan de joie il dit bien fort : "Bonne année madame et bonne année à tous !"
Personne lui a répondu.
*
Est-ce que ça vous arrive de penser à des personnes en particulier quand vous préparez à manger ?
Moi oui !
Leurs façons de découper, de cuisiner ces légumes ou ces plats restent dans ma mémoire. Quand je reproduis leurs gestes et je les retrouve à ce moment là.
Les haricots verts c'est Marie.
Les oignons blancs c'est Maud.
Les blettes c'est Garance.
Les brocolis c'est Laura.
Les betteraves c'est Colette.
Les omelettes c'est Corentin.
D'autres plus technique
Les champignons fourrés au tartare c'est Otavia.
Le bouillon du pot au feu avec des vermicelle c'est Benj.
Le fameux semoule courgette c'est Béa.
La tarte à la moutarde et à la tomate c'est Emilie et Marie.
Le kichik c'est Majed.
Le tian c'est Cécile.
Les pâtes à l'ail c'est Elsa.
Les oranges en salade c'est Steph.
La crème d'ail c'est Nayel.
La liste est infinie alors je m'arrête ici.
J'avais de grosses coucourses (je trouve ça drôle de dire comme ça) et je partais du supermarché en ayant très clairement eu les yeux plus gros que le ventre en terme de possibilité de sac et de main pour porter mes coucourses.
Je commence à marcher mais mes sacs sont vachement lourds. Je tire la tronche et marche comme une personne qui va droit dans le mur si elle s'acharne plus longtemps. Il faut réorganiser les paquets !
Si je portais un contenant sur ma tête avec les choses les plus lourdes et un deuxième avec que des choses légères dans une main ?
Hop, ni une ni deux me voilà toute prête à essayer mon nouveau style de chargement.
Et ça marche !
Je suis une personne qui maitrise sa vie et a conscience de ces capacités.
Je me trouve vachement bien quoi ! Un problème ? Une solution ! Bam ! ça ne discute pas avec moi !
Quand soudain ! Je me vois dans la baie vitrée du centre dentaire qui se trouve sur mon chemin, et j'ai tout d'un coup l'impression que si quelqu'un·e me voit ainsi, cette personne me jugera pour réappropriation culturelle.
Car oui, je tiens mon paquet sur la tête comme.... comme une personne de couleur. Et je ne suis pas une personne de couleur. Je continue à marcher mais les questions défilent dans ma tête : "est-ce que j'abuse à porter mes paquets ainsi ?", "Qu'est-ce va penser ma voisine, qui est une personne racisée ?" "Et mon boulanger ?"....
Les questions fusent dans ma tête au fur et à mesure que j'approche de chez moi.
Je ne suis tellement plus au clair avec moi-même que je décide d'arrêter de porter ce paquet sur ma tête. Je continue donc le trajet en galérant grave et en maugréant à moi-même des "remets ce paquet sur ta tête Muriel, tu vas te déchirer une épaule si tu continues comme cela !" à "franchement t'es tordue Muriel, c'était le truc le plus pratique et le plus confort pour transporter ton sac et toi tu flippes pour l'image que cela véhicule !" et enfin en boucle jusque devant ma porte : "t'es chelou, t'es chelou, t'es chelou, t'es chelou !"
Ce n'est pas évident de bien se comporter, d'être au clair avec ses idées, son image, ses réflexions du moment. Quand la société nous fait réfléchir mais nous limite dans notre liberté parce qu'on a peur de paraître indélicate, impolie. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti un tel poids sur mon image. Je crois bien que cela remonte à mon adolescence... mais c'était pour d'autres raisons.
Je trouve cela très bien de se poser des questions parce que je fais parti d'une société et qu'il est bon de modifier ses comportements pour mieux vivre ensemble, mais je me suis dis aussi : FUCK ! Punk is not dead !
Va falloir se détendre car si je cogite autant pour une simple idée pratique ça veut dire beaucoup de chose sur notre société. Peut-être que je vais me mettre à la crête iroquoise pour afficher ma liberté...
"Mon boss ne va pas durer car c'est un artiste, un illuminé ; il est trop à l'ouest, il va se faire virer rapidement."
Voilà une phrase qui en dit long. Voilà une phrase qui met mal à l'aise. En même temps je suis bien contente de la connaitre cette phrase car elle me rappelle que l'artiste n'est toujours pas intégré dans la société et que celle ou celui qui est en haut de la hiérarchie est toujours perçu comme un abruti ou un incompétent.
Il y a de quoi se sentir mal, d'avaler de travers quand on vous sort ce genre de propos. Je ne savais quoi répondre à cela, en plus cette phrase est tirée d'un conversation téléphonique, moi, qui ne suis pas très à l'aise quand je ne vois pas la personne... J'ai mis mon pouce et mon index entre mes deux yeux et j'ai laissé un silence.
Je n'ai pas osé.
J'ai surtout été prise de court et démunie face à cette phrase lancée en l'air comme une simple banalité.
J'aurais dû répliqué, j'aurais dû répondre mais je me sentais touchée.
Artiste, illuminé.
Sympatoche !
Donc je suis une gentille fofolle ! Je suis complétement déconnectée de la réalité !
Mais bon sang de bonsoir c'est qui qui joue dans des spectacles essayant de faire réfléchir et de lutter contre les préjugés, les inégalités ? Bon sang de bonsoir, c'est qui qui tient à jour ses classeurs de fiche de paie, qui anticipe ses dates de tournées pour s'organiser avec la mifa ? Bon sang de bonsoir, c'est qui qui s'agite pour faire un budget et payer les créations de spectacles avec sa petite calculette ? Bon sang de bonsoir, c'est qui qui est illuminée et à l'ouest ?
Pardon, pardon, je ne connais pas ce fameux boss, je ne vais donc pas commencer à le défendre et après tout, une des définitions de l'artiste dans wikipédia c'est:
"Dans un sens commun, et plutôt péjorativement ou pour la disqualifier, on parle également d'artiste ou de poète à propos d'une personne étrange, marginale, oisive, rêveuse, qui fait n'importe quoi, de quelqu'un qui n'a pas le sens des réalités, des règles, et est parfois considéré comme rebelle ou fou mais qui peut aussi à l'inverse être apprécié comme faisant preuve de génie."
Alors oui c'est négatif mais c'est ce qu'une partie de la population pense et pensera encore et encore. Maintenant est-ce qu'il faut prendre la mouche ?
Après avoir écrit cette réflexions il y a quelques semaines, je dois vous avouer qu'elle m'était complétement sortie de la tête.
J'en conclu que cette phrase m'a touchée mais ne m'a pas coulée. Et que sa trace a été bien vite effacé.
Ce weekend, j'étais avec des jeunes de 10 à 20 ans, moi, je les aidais avec mes camarades - Cécile, Manon, Armelle et Sidonie - à créer un spectacle. Tout s'est très bien passé et ces jeunes "déchirent sa mère", c'est une expression que j'utilisais quand moi-même j'étais jeune.
L’anecdote du weekend c'est que nous avons fait du camping avec toute cette jeunesse. Le matin, il fallait démonter toutes les tentes. J'ai commencé par la mienne à 8h du mat. C'est une tente deux secondes deux places deuxième génération. Ma pote Manon m'a aidé à la plier pour faire le fameux huit. C'est bon de se sentir soutenue dès le matin.
Puis, venait le tour de la tente de Manon, c'est aussi une tente deux secondes mais trois places, elle est plus grande et donc ce n'est pas totalement la même logique. Alors nous décidâmes de regarder le schéma. Et là, nos cerveaux tombèrent sur le mec dessiné sur le plan et nous le trouvions un peu prétentieux de plier sa tente deux secondes trois places tout seul. Mais passé cette réflexion, nous avons tout de même réussi à plier cette tente.
Ensuite venait le tour, d'une jeune fille qui nous demanda de l'aide car elle avait aussi une tente deux secondes deux places. Avec Manon, on se sentait experte, rien ne pouvait nous arrêter à ce moment là. On se disait que Décathlon devrait nous embaucher pour faire des démos ! Ni une ni deux - secondes - nous fonçâmes !
Et là, ce qui nous sembla facile ne le fut. C'est une tente deux secondes première génération, elle ne se plie pas de la même manière. Alors, nous regardâmes le schéma, retombâmes sur le mec tout seul du plan ! Il se la pète "un truc de ouf" (expression de ma génération), il est là tout seul à plier sa tente presque les yeux fermés avec un doigt ! Déjà, pourquoi tu es seul ? Qui fait du camping seul ? Et ton schéma fait flipper, il y a une étape où la forme de la tente ressemble à un cul !!!
C'est trop pour nous, avec Manon, nous réussissons à la plier sans trop savoir comment, l’instinct de survie sans doute.
Tu penses que c'est la fin de l'histoire ? Oh que non ! Nous sentons à travers la toile de la tente deux secondes première génération une gourde d'eau restée à l'intérieur, c'est la jeune fille qui l'a oubliée... On avait très envie de ne pas lui en parler, mais notre professionnalisme reprit le dessus et nous lâchâmes tous les arceaux pour laisser la tente se déployer avec une liberté si vive que cette liberté nous resta en travers de la gorge. La fille prit sa gourde et avec Manon nous recommençâmes notre danse des arceaux. Mais, impossible de comprendre comment nous avions fait. Alors on réessaya le schéma... et après l'étape de la forme du cul, nous séchâmes.
Alors, encore une fois, je ne sus à quelle moment, nous nous rendîmes compte que nous pouvions plier cette tente en retrouvant une étape de la tente deux secondes deuxième génération mais nous la pliâmes, nous la rangeâmes et finito !
Tout ça pour vous dire quoi ?
Déjà, si le mec du plan de la tente vous sort par les yeux, c'est normal, il n'est pas sain. Il invente des formes tout en se la racontant. Personnellement, je vois ces schémas comme des parades amoureuses, comme les paradisiers par exemple. Il veut envouter, mettre sous hypnose, méfiez-vous de lui et faîtes confiance à votre instinct.
Et puis, ne faites pas du camping seul et si c'est le cas : dormez à la belle étoile.
On tchatche de fenêtre à fenêtre avec ma voisine d'en face. On parle de la vie, tout ça tout ça. Puis elle me demande sur le ton de la confidence, avec les mains que tu mets à l'oreille de ta copine de CE2 - sauf qu'on n'est pas au CE2 et qu'il y la route qui nous sépare - elle me demande si je la vois à travers ses rideaux.
Alors moi, le plus sincèrement du monde, je lui dis que n'ai jamais fait attention. Et j'en déduis que je ne peux la voir puisque elle a des rideaux et moi aussi. Double rideau donc aucun risque.
On est d'accord, on se dit bonne soirée, tout ça tout ça.
Moi qui n'avais jamais capté aucune lumière, aucune présence en face depuis que j'habite ici, quand je pose mes fesses sur mon canapé c'est pour voir des films ou lire ou boire un verre, pas pour mater ma voisine !
Et bien, depuis notre discussion, je la vois ma voisine, en flou tout de même à travers les rideaux, mais elle est bien là.
Un soir, j'ai cru la voir nue ! Je ne sais si c'est vrai ou si c'est le fruit de mon imagination. Depuis cette discussion je la vois tous les soirs !
Et comme je devine des trucs, je me dis que je ne suis pas honnête. Elle s'est confiée à moi parce qu'elle me trouvais tout à fait sympathique et digne de confiance et finalement c'est tout le contraire !
Depuis, j'espère secrètement son déménagement.
Retour à Reims
de Didier Eribon
(paru en 2009)
Partie 3 - extrait choisi -
"J'ai dit plus haut que, pendant mon enfance, toute ma famille était "communiste", au sens où la référence au Parti communiste constituait l'horizon incontesté du rapport à la politique, son principe organisateur. Comment devint-elle une famille où il parut possible, et parfois presque aussi naturel, d'accorder son suffrage à l'extrême droite ou à la droite ?
Que s'est-il passé pour que tant de gens dont les réactions spontanées exprimaient un dégoût viscérale à l'encontre de ceux qu'on percevait dans les milieux ouvriers comme des ennemis de classe et qu'on se plaisait à invectiver à travers l'écran, se mettent à voter par la suite pour le Front national ? (...) Quelle responsabilité écrasante la gauche officielle porte-t-elle dans ce processus ? Quelle responsabilité portent ceux qui, après avoir relégué leur engagement des années 1960 et 1970 dans le passé révolu des frasques de jeunesse et accédé aux fonctions de pouvoir et aux positions d'importance, s'évertuèrent à imposer les idées de la droite en essayant de renvoyer aux oubliettes de l'histoire tout ce qui avait constitué l'une des préoccupations essentielles de la gauche (...) c'est à dire l'attention portée à l'oppression et aux antagonismes sociaux (...) ? Ce n'est pas seulement le "mouvement ouvrier", ses traditions et ses luttes qui disparurent du discours politique et intellectuel et de la scène publique, mais les ouvriers eux-mêmes, leur culture, leurs conditions de vie, leurs aspirations... (...)
Quand on voit ce que sont devenus ceux qui prônaient la guerre civile et se grisaient de la mythologie de l'insurrection prolétarienne ! Ils sont toujours aussi sûrs d'eux-mêmes, et c'est aujourd'hui pour dénoncer la moindre velléité de protestation venue des milieux populaires.Ils ont rejoint ce à quoi ils étaient socialement promis, ils sont devenus ce qu'ils devaient devenir et ils se sont transformés par là même en ennemis de ceux dont ils prétendaient hier incarner l'avant-garde et qu'ils jugeaient trop timorés et trop "embourgeoisés". (...)
La victoire de la gauche en 1981, avec la mise en place d'un gouvernement auquel participèrent les communistes, allait bien vite déboucher sur une forte désillusion des milieux populaires, et sur une désaffection à l'égard des politiciens auxquels ils avaient accordé leur confiance, et donc leurs suffrages, et par lesquels ils se sentirent négligés et trahis. J'entendis alors souvent cette phrase : "La gauche, la droite, il n'y a plus de différences, ils sont tous pareils, et c'est toujours les mêmes qui payent." (...) La gauche socialiste se lançait sur la voie d'une mutation profonde (...). On ne parla plus d'exploitation et de résistance, mais de "modernisation nécessaire" et de "refondation sociale" ; plus de rapports de classe, mais de "vivre-ensemble" ; plus de destins sociaux, mais de "responsabilité individuelle". La notion de domination et l'idée d'une polarité structurante entre les dominants et les dominés disparurent du paysage politique de la gauche officielle, au profit de l'idée neutralisante de "contrat social", de "pacte social", dans le cadre desquels des individus définis comme "égaux en droit" ("égaux" ? Quelle obscène plaisanterie !) étaient appelés à oublier leurs "intérêts particuliers" (c'est à dire à se taire et à laisser les gouvernants gouverner comme ils l'entendaient). (...) L'enjeu était à peine dissimulé : l'exaltation du "sujet autonome" et la volonté concomitante d'en finir avec les pensées qui s'attachaient à prendre en considération les déterminismes historiques et sociaux eurent pour principale fonction de défaire l'idée qu'il existait des groupes sociaux - des "classes" - et de justifier ainsi le démantèlement de l'état providence et de la protection sociale, au nom d'une nécessaire individualisation (ou décollectivisation, désocialisation) du droit du travail et des systèmes de solidarité et de redistribution. Ces vieux discours et ces vieux projets, qui étaient jusqu'alors ceux de la droite, et ressassés obsessionnellement par la droite, mettant en avant la responsabilité individuelle contre le "collectivisme", devinrent aussi ceux d'une bonne partie de la gauche. (...)
Mais faire disparaître des discours politiques les "classes" et les rapports de classe (...) n'empêche nullement ceux qui vivent la condition objective que le mot "classe" servait à désigner de se sentir collectivement délaissés par ceux qui leur prêchent les bienfaits du "lien social", en même temps que l'urgence d'une "nécessaire" déréglementation de l'économie et d'un tout aussi "nécessaire" démantèlement de l’État social. Des pans entiers des couches les plus défavorisées allaient donc, comme par un effet automatique de redistribution des cartes politiques, se tourner vers le parti qui semblait être le seul à se préoccuper d'elles et offrait un discours s'efforçant de redonner un sens à leur expérience vécue. Et cela bien que les instances dirigeantes de ce parti n'aient pas été composées, loin s'en faut, de membre issus des classes populaires, contrairement à ce qui avait été le cas du Parti communiste, où l'on veillait à sélectionner des militants venant du monde ouvrier, en lesquels les électeurs pouvaient se reconnaître. (...)
Je suis persuadé que le vote pour le Front national doit s'interpréter, au moins en partie, comme le dernier recours des milieux populaires pour défendre leur identité collective, et en tout cas une dignité qu'ils sentaient comme toujours piétinée, et désormais par ceux qui les avaient autrefois représentés et défendus. (...)
A qui la faute, par conséquent, si le recours eut un tel visage ? Si la signification d'un "nous" ainsi maintenu ou reconstitué se transforma au point de désigner "les Français" opposés aux "étrangers", plutôt que les "ouvriers" opposés aux "bourgeois" ? (...)
On doit en tout cas constater à quel point le vote ne traduit le plus souvent - et cela vaut pour tous - qu'une adhésion partielle ou oblique au discours ou au programme du parti ou du candidat auxquels on apporte son suffrage. Quand je fis remarquer à ma mère qu'en votant pour Le Pen (en 2002) elle avait soutenu un parti qui militait contre le droit à l'avortement, alors que je savais qu'elle avait déjà avorté, elle me répondit : "Oh ! Mais ça n'a rien à voir, c'est pas pour ça que j'ai voté pour lui." Dans ce cas, comment choisit-on les éléments dont on tient compte et commandent la décision, et ceux qu'on laisse délibérément de côté ? Sans doute l'essentiel tient-il au sentiment de se savoir ou de se croire représenté individuellement et collectivement, même si c'est de manière incomplète, imparfaite, c'est à dire soutenu par ceux que l'on soutient, d'avoir l'impression, par le moyen de ce geste électoral, c'est à dire de cette action résolue, d'exister et de compter dans la vie politique. (...) Il n'est pas impossible, et encore moins impensable, qu'une partie - une partie seulement - de ceux qui votaient pour ses candidats se mettent, dans un avenir plus ou moins proche, à voter pour l'extrême gauche. Cela signifie évidemment pas que l'extrême gauche serait à placer sur le même plan que l'extrême droite, comme son prompts à le proclamer ceux qui entendent protéger leur monopole sur la définition de la politique légitime en taxant systématiquement de "populisme" tout point de vue et toute affirmation de soi échappant à cette définition (...). Mais que la mobilisation d'un groupe - le monde ouvrier et les classe populaires - par le moyen du vote pourrait bien se déplacer radicalement sur l'échiquier politique et donc se cristalliser dans le cadre d'un autre "bloc historique" avec d'autres secteurs de la sociétés, dès lors que la situation globale (nationale et internationale) aura changé. Mais sans doute un certain nombre d'événements importants - grèves, mobilisations, etc. - devront se produire pour qu'une telle réorganisation advienne : car on ne se dissocie pas aisément d'une appartenance politique dans laquelle on s'est mentalement installé depuis longtemps - fût-ce de façon instable et incertaine - et l'on ne se crée pas du jour au lendemain une autre appartenance, c'est-à-dire un autre rapport à soi et aux autres, un autre regard sur le monde, un autre discours sur les choses de la vie." Didier Eribon
*
En tapant sur mon ordinateur cet extrait choisi de Retour à Reims, je me suis dit : "c'est long, ils vont se faire chier, ils vont croire que je me la joue intello." Et puis, j'ai pensé à mes lectrices et lecteurs (oui je me la joue) qui seront bien contents de passer un peu plus de temps aux toilettes ou qui découvriront ou redécouvriront ce livre par cet extrait.
Mais tout de même, moi, j'ai le temps de vous livrer un morceau de mes lectures, de tenter de vous le rendre plus digeste. J'ai de la chance aussi, je continue à m’instruire grâce à mon travail, à cette intarissable curiosité et à cette idée qu'il faut que je rattrape le temps depuis que l'école m'a perdu en chemin.
Et je me dis qu'il faut bien du courage pour lire, pour comprendre, pour se faire une opinion, une idée, une pensée. Il faut être entouré pour continuer à réfléchir, échanger. Il faut avoir le temps pour se tromper, pour l'admettre et pour s'aimer.
Et je me dis encore, combien de personnes restent seules sans savoir par où commencer, en ayant plus de force même pour un rire ? Alors, tu penses bien que lire, réfléchir, construire sa pensée en se respectant soi-même cela devient de l'ordre de l'impossible. Et inclure les autres s'avère impensable puisque tout est anéanti ! Si nous nous dégoutons nous-même, les autres deviennent des ennemis, des méchants, des "cassos" - comme j'ai encore entendu ce weekend -, des bons à rien...
Je ne vais pas vous faire la liste de tous ces noms d'oiseaux, mais vous aurez compris mon message.
Lundi 25 avril, il y aura davantage de uber ?! On aura peut-être même des ubers pour lire à notre place et pour nous laver ? Et peut-être qu'on aura des uber-potes ! Ouais c'est comme un pote mais en discount, il te sert le temps d'une soirée ! OOOOh oui exploitons à fond ce concept !
Lundi 25 avril, il y aura un air de déjà-vu, un peu comme la deuxième paire de lunettes, on la prend mais on ne sait pas pourquoi !
Lundi 25 avril, peut être qu'on notera les dates des législatives (dimanches 12 juin et 19 juin).
La semaine dernière, j'étais malade comme un chien. Bon, ça arrive à tout le monde et puis ça va mieux maintenant.
Mais pendant ce temps de maladie j'ai développé un sentiment. Un sentiment que je vous confie parce que je sais que vous ne me jugerez pas sévèrement parce que vous êtes des amis·es, des proches. Vous ferez cet effort de me comprendre et nous serons encore plus amis·es, encore plus proches.
Youpi !!!
La semaine dernière, les peu de fois où j'allais dehors dans un état entre le vide et le mal, j'ai développé progressivement une haine de mon prochain·e.
En marchant laborieusement pour aller poster une lettre, je regardais mes concitoyens et concitoyennes et je remarquais leur facilité à marcher, à respirer, à vivre ; mais je sentais que leur façon de se comporter devant moi était caricaturale.
Le lendemain, j'étais décidée à m'acheter des citrons et du gingembre, j'arrive dans la rue et j'ai eu l'impression que les passants sortaient d'un film de Jacques Demy !
" Non ! Non ! C'est trop ! " me dis-je.
Le surlendemain, allant chez le médecin, à peine sortie de chez moi, je vois ces hommes et ces femmes tout·es pimpants·es me narguer. Ça se pavanent devant moi ou le presque moi, ça cranent, ça rient.
Ça suffit !
Je vous démasque ici bande de trous de balle !
Vous pouvez rire de moi mais prenez garde car dès que j'irai mieux, je vous poursuivrai et vous montrerai qu'il ne faut pas se moquer des gens impunément !
Mon courroux sera terrible !
Quelques jours plus tard, je me sens honteuse d'avoir penser tout ça. Mais j'enviais tellement tous ces êtres vivants. Je voulais en être ! Moi aussi je voulais tourner dans un film de Jacques Demy ! En allant mieux, je constate que non seulement il n'y a pas de tournage dans ma rue, mais que toutes ces personnes que je croise maintenant ne sont pas si pimpantes, si vivantes...
Mon esprit m'aurait joué un tour ?
Brouillon de lettre de motivation pour postuler à Chalon dans la rue :
Madame, Monsieur,
Dam und Sir,
Avec Laura, on aimerait bien tenter l'aventure. Rappelez-vous, on devait venir jouer Petit Klaus & Grand Klaus de Hans Christian Andersen, en 2020 !
On avait mis nos chaussettes montantes et acheté nos kinders surprises pour venir fouler le bitume Chalonnais.
Et Scheiße !
Tout est parti à volo et volo il est chiant, il a tout interdit !
L'année dernière on a postulé en faisant un copier coller du mail de celui de 2020. Et vous nous avez pas prises.
Moi, je comprends tout à fait, j'aurais fait la même chose ! Je vous assure que j'avais écrit un truc hyper drôle. J'avais fais une blague sur le sida et le covid ! Un deux en un comme le shampoing !
Laura m'a censurée direct. Elle m'a dit qu'il fallait que je me calme. Mais moi je suis très calme !
Je vous joins ci-dessous la lettre refusée par Laura car je crois que je suis en train de m'émanciper et de vouloir assumer mes convictions, mes envies, mes partenaires de scèxe.
Laura, elle est belle, même carrément canon avec ses yeux noisettes et ses fesses et ses mains douces MAIS elle va être sur le cul quand elle va savoir qu'on est prise à Chalon grâce à MA lettre !
Har har !
Stolz wie ein Pfau !
Et Laura, elle sera scotchée ! Elle se jettera dans mes bras et elle me regardera enfin comme je suis et je la rendrai heureuse !
Maintenant, toute la responsabilité est entre vos mains. Je vous joins comme d'habitude notre plaquequette et tous les éléments annexes.
Auf wiedersehen
Mumu
Muriel Lefebvre <l******@gmail.com>
brouillon lettre chalon
2 févr. 2021 10:57
À Laura
Bonjour Chalon,
Nous sommes Laura & Mumu deux jeunes femmes conteuses avec vidéo-proj ! Nous venons d'envoyer notre candidature.
Cependant nous voulions vous envoyer une annexe de notre plaquequette, pour vous montrer les soutiens humains que nous avons autour de Petit Klaus & Grand Klaus.
Nous voulions également vous informer que la prévention c'est notre dada ! Dans Petit Klaus & Grand Klaus nous alertons le public sur les dangers du sida en distribuant des capotes avec notre logo alors on peut totalement s'adapter à 2021 en distribuant aussi des masques Petit Klaus & Grand Klaus pour lutter contre le pain de mie !
Laura & Mumu ont plus d'un tour dans leur sac !
Parlons de Châlon maintenant ! Laura & Mumu sont déjà venues jouer ensemble un spectacle poétique Les Baraque des sœurs Langlais des Armoires Pleines et elles sont potes à la compote de la Méandre. Comme nous sommes donc en terrain ami, nous avons décidé de diffuser notre humour pour que tous les Chalonnaises et les Chalonnais se tiennent les côtes à la fin de notre spectacle.
Nous sommes désolés pour les enfants car même si il y a des kinder surprise notre spectacle est pour adulte consentant donc interdit au moins de 18 ans.
Nous terminerons ce mail par une expression allemande :
Jemandem die Daumen drücken Petit Klaus & Grand Klaus !
Traduction : presser ses pousses pour Petit Klaus & Grand Klaus !
En d'autres termes, cela veut dire qu'on croise les doigts pour PK & GK.
A bientôt, Chalon.
Laura & Mumu
J'avais écrit une chanson il y a fort longtemps, en voici un extrait :
Il a tué le Père Noël
Un jour d'été
Il était si cruel
Que personne n'y croyait
A côté des poubelles
Sur le pavé
Il y a ce pauvre Père Noël
Comme si de rien n'était
Le killer est parti sans problème
Le couteau ensanglanté
Dans un coin il s'arrêta quand même
Pour l’essuyer
A la fin de la chanson, je dis que je veux retrouver le " killer " pour le remercier d'avoir supprimé une croyance aussi nulle, parce que le Père Noël c'est un putain de capitaliste ! Et ouais, j'ai eu une période punk, vous n'auriez pas voulu me connaitre à cette époque. Ouais, c'était l'enfer, je vivais de haine et d'eau fraîche. Je ne voulais pas prendre le métro comme tout le monde alors je prenais mon cheval. Mon cheval, moi et mes chansons nous faisions le tour du monde en 80 heures ! A cent à l'heure on allait ! A cent pur sang ouais !
Et puis je me suis rangée parce que je ne supporte pas le bordel. Je suis maniaque et j'ai grossis des jambes à force d'être toujours sur mon cheval. Je me suis remise sur pied rapidement parce que j'avais de bonne chaussure.
Voilà tu sais tout.
Joyeux Noël.
Emmanuel, j'ai arrêté un travail il y a trois semaines, mes raisons sont comme les tiennes quand tu es parti du quinquennat de François.
Par contre, la démission n’amène pas forcément loin.
Parfois, nous traversons la rue pour ne rien trouver.
Mardi soir, les chômeurs ont dû en prendre un coup. Encore un.
Déjà qu'on les traite de fainéants et de toutes sorte de noms qu'il m'est impossible d'écrire parce que ces mots sont inacceptables dans un état de droit.
Comme dit le dicton : en octobre, tous en robre !
*
Tu connais l'arme favorite des végétariens ?
Le lance-roquette !
Et tu connais le dicton préféré des végans ?
On ne fait pas d'omelette !
(Merci Stéphanie et Amaury)
J'ai une blague de Paul.
Deux personnes discutent :
- Alala ! J'ai passé tout l'été au port !
- Quel port ?
- Au port du masque obligatoire !
*
C'est marrant de considérer que, je cite, "c'est l'été, tous les jours c'est samedi soir". C'est un rappeur Marseillais qui le dit c'est pas moi.
Je ne suis pas la dernière pour un délire de fiesta mais tous les jours ?! Pendant deux mois !? Même quand j'étais jeune je faisais des pauses. Il tient des propos exagérés ce rappeur, en même temps il est de Marseille...
Marseille quelle belle ville en tout cas !
*
En marchant derrière deux adolescents j'entends l'un dire à l'autre :
- J'aime tellement les femmes que si j'étais une femme je serais lesbienne.
Dernièrement, je me suis rappelée que la vie est une longue courgette.
Je ne m'attendais pas à cela, non.
J'étais à des milliers de kilomètres d'imaginer cela.
Il faut dire que la journée était détente avec Manon comme conductrice.
Nous allions dans sa Ford Fiesta de village en village pour rencontrer des gens.
On avait chacune un calepin avec différentes questions.
Histoire de faire présentable et se donner de l'aplomb.
L'idée c'est que les gens causent avec nous.
Et elle a causé en toute confiance cette dame.
Sans filtre elle était.
Et stoïques nous étions.
Moi j'ai noté ce qu'elle disait parce que je ne savais pas quoi faire avec mes mains et mon regard...
Elle aurait pu nous parler comme ça pendant encore longtemps.
Voici quelques extraits de mon calepin :
"Je n'ai pas envie de les comprendre. Ces gens nous tirent vers le bas. Venez à 7h du matin, vous verrez dans quelle condition ils travaillent. Moi, je travaille pour la retraite de ma maman pas pour payer la sécu du monde entier. J'ai une maison au Sénégal, mon cuisto est très sympa, il s'appelle Mohamed. Vous voyez que ça n'a rien à voir avec ce qu'on pourrait appeler du racisme."
Je ne sais comment finir cette réflexion du moi(s)...
Peut être qu'il faut juste essayer de nous imaginer Manon et moi dans la Ford Fiesta, après cet entretien, en excès de vitesse, avec les vitres ouvertes, les cheveux dans le vent, un chewing-gum, des clopes et du whisky façon Blues Brothers roulant sur la route après un concert pourri.
Accélère !
En marchant rue des Pyrénées une fille, la vingtaine, passe avec ses écouteurs, elle est au téléphone et parle, donc moi en la croisant, je l'écoute :
La fille - Si tu veux refaire tes seins, attends d'avoir eu un enfant. Le bébé va te les détruire ! Et ensuite tu te les fais refaire.…
Puis, je suis trop loin pour entendre la suite et donc mes réactions et mes questions prennent le relais :
Réaction - Enfant, destruction, seins !!! Haaaaa !!!!
Question - Les seins a 20 ans ils ne sont pas à refaire ?
Réaction - Quand tu n'aimes pas tes seins c'est compliqué !
Question réaction - Mais qui refait ses seins à 20 ans ?!
Question - ça coûte un bras non ?
Question - Mais d'où tu as du fric à 20 ans ?
Question - Mais à 20 ans, rue des Pyrénées, tu ne penses pas à la chirurgie esthétique, normalement tu penses à la planète ?
Réaction - Mais à plus de 21h, rue des Pyrénées, il devrait y avoir personne dans les rues, c'est le couvre-feu !
Réaction - En plus elle était sans masque !
Réaction - Mais !
Question réaction - C'est ?!
Question réaction - une ?!
Question réaction - hors-la-loi ?!
Question réaction - ou ?!
Question réaction - un ?!
Question réaction - alien ?!
Dimanche, Paul nous a dit :
"C'est le temps qui est pluvieux, pas nous."
Merci Paul.
***********************************************
Je me suis retrouvée dans une soirée avec Catherine Deneuve, Donald Trump et Barack Obama.
Catherine - Bonsoir Donald.
Donald - Bonsoir, c'est une belle soirée !
Muriel - Oui.
Donald - Dites-moi, vous êtes comédienne, connaissez-vous Miou-Miou ?
Catherine - Oui bien sûr.
Donald - Quel âge a-t-elle ?
Catherine - Quarante ans.
Muriel à Catherine - Mais pas du tout ! Je ne connais pas Miou-Miou, ni son âge, mais elle n'a certainement pas quarante ans !
Catherine à Muriel - Il faut toujours mentir sur l'âge des actrices.
Je pars de cette soirée fâchée car je n'aime pas les mensonges. Je rentre dans la bouche du métro un peu remontée. Je me rends compte que Barack Obama et Donald Trump marchent à côté de moi. Des journalistes accourent dans tous les sens pour les photographier, je ne veux pas être sur les photos.
Pourquoi ils me collent aux basques ces deux là ? Je souffle de découragement. Le couloir du métro est noir de monde. Tout le monde accourt pour voir ces deux anciens présidents.
C'est chiant.
Oublier ses clefs en claquant la porte de chez soi.
Oublier de prendre ses billets au distributeur automatique.
Oublier d'être énervé.
Oublier de se sentir une m....
Et donc, ne pas oublier de s'aimer.
A midi au G20, je cherche des madeleines. J'arrive à la rangée des gâteaux, il y a un jeune gars qui met en rayon des trucs à côté de moi. Le vigile s'approche du jeune gars et moi je galère à trouver des madeleines.
S'ensuit un dialogue du vigile et du jeune gars, avec moi au milieu cherchant des putain de madeleines.
Le vigile - Alors tu vas te marier avec ma fille ?
Le jeune gars - Mais non.
Le vigile - Allez !
Le vigile insiste en riant, manifestement c'est une blague.
Le jeune gars - Je suis trop jeune pour me marier.
Le vigile - Pourquoi attendre ? Allez, marie-toi avec ma fille !
Le jeune gars - J'ai encore plein de trucs à faire !
Je suis partie à ce moment-là, soulagée d'avoir mis la main sur le paquet de madeleine. Je ne saurai jamais si le jeune gars, en disant " j'ai encore plein de trucs à faire ", parlait de sa mise en rayon des paquets de Dinosaurus ou de sa vie...
Et moi, je ne saurai jamais pourquoi je voulais des madeleines, j'en achète jamais !
La cueillette était bonne : noisettes de bizance, olives, arbouses et un billet de 10 euros. Vous ne connaissez pas les noisettes de bizance ni les arbouses ? Vous inquiétez pas, moi non plus, j'ai découvert leur existence cet automne. Par contre impossible de mettre la main sur l'arbre aux billets de 10 euros.
Désarroi ? Perte de repère ? Nostalgie ?
C'est sans doute à cause de ce satané changement d'heure...
C'est l'histoire d'un mec, il rentre dans un bar, non ce n'est pas ça.
C'est l'histoire d'un mec, il rentre dans un lieu associatif, non ce n'est pas ça.
C'est l'histoire d'un mec, il rentre chez lui, oui voilà.
*
Un ami m'a montré cette vidéo, depuis je la regarde tous les jours.
C'est la liberté et la déglingue.
C'est beau.
Vous aussi vous n'avez plus le temps de faire vos cookies maison ?
N'ayez pas peur, croyez-en mon expérience :
Faites des tiramisus à la framboise !
Ouf ! J'ai bien cru que le travail nous avait changés.
*
Pardon d'avance pour ma réflexion parisienne-annehidalgo-post-election : JE NE FERAI PAS DE VÉLO !
Numéro uno :
J'ai peur en vélo sur des routes dans le Berry alors à Paris vous pensez !
Numéro dos :
Voiture = permis, en gros au vert on avance, au rouge on s'arrête.
Vélo = pas de permis, on ne s'arrête pas sinon on coupe son élan.
Numéro tres :
Pourtant moi aussi j'adore Joe Dassin.
Numéro cuatro :
En vrai je commence à lorgner sur quelques vélos. Suis-je en train de changer d'avis ?
Numéro cinco :
Il y a que les gros cons qui ne changent pas d'avis.
Numéro seis :
Arrêter l'énumération en espagnol c'est ridicule.
Est-ce que Claude va gagner Koh Lanta ?
Moi aussi je n'ai pas envie de travailler et je fais semblant derrière mon ordinateur ! Moi aussi je fais des cookies toutes les semaines ! Moi aussi j'aime bien m'ennuyer ! Moi aussi je matte mes voisins comme une vieille et du coup je comprends mieux les vieilles maintenant ! Moi aussi je sors le weekend, comme tout le monde, me balader une heure alors que je pourrais le faire en pleine semaine !
Si vous êtes concernés par ces syndromes, mettez une pancarte pour le 1er mai sur votre fenêtre avec ce tout nouveau hastag :
#itou
Ce matin j'ai grimpé à un arbre, cela faisait longtemps que je n'avais pas fait cela ! J'ai observé Paris sous un autre angle. Je me suis sentie oiseau. J'ai commencé à faire des allers-retours entre ma branche où je me sentais si bien et le sol où je trouvais des gants en plastique, des masques... Bref tout un tas de bricoles et j'en ai fait un nid. Puis je suis descendue pour observer mon nid, comme je l'ai trouvé moche, je l'ai jeté à la poubelle. (*)
(*) Tout est faux sauf les gants et les masques sur les trottoirs de Paname.
*
- Alors quel réflexion pour ce mois ?
- Moi, je pense qu'il faut prendre l'air et marcher pour avoir des réflexions.
- Alors, pas de réflexion possible pour ce mois-ci ?
- Si.
- Mais, tu viens de dire l'inverse !
- Mais non ! Il faut juste réfléchir au mois de mai au lieu du mois d'avril et c'est bon.
- Tu es sûr !
- Mais non, il ne faut pas être sûr de soi tu sais.
- Alors je vis dans l'angoisse !
- Surtout pas.
- Alors je vis comment ?!
- Regarde si tu enlèves le "s" de mois.
- Oui.
- Et bien tu vis tout simplement avec moi.
- Avec toi ?
- Non avec toi.
- Mais !
- Non, nous sommes en avril !
...
Se sentir transparente.
Quand tu te fais doubler à la boulange, à la médiathèque, à La Poste.... Bref quand tu as une sorte d'habitude de te faire doubler parce que toi ça n'a pas l'air urgent. Alors c'est vrai que toutes ces personnes qui sont passées devant moi n'ont pas torts. L'urgence et la précipitation pour gagner quelques minutes ne me donnent pas envie. Surtout que ces personnes sont en stress total, elles élaborent des techniques de défense et de regard sur le côté, de mépris... un vrai rejet de l'autre se crée et c'est terrible ! Alors, en général, je me laisse doubler, ou quelqu'un réagit à ma place.
Ce genre de comportement m'étonne tellement que je ne sais quoi dire, quoi faire sans paraître victime de la situation, alors que je n'ai pas à ressentir ce rabaissement. J'aimerais trouver une phrase simple, polie, sans tomber dans le piège de cette personne qui double. Juste une phrase qui claque, avec de l'humour aussi pour que ça passe bien.
Ça viendra, ou peut-être qu'avant je me transformerai et je deviendrai une personne qui double...
Deux hommes de l'angle. Ils sont souvent à l'entrée de ce café-bar-tabac à côté de chez moi. Je traverse et passe devant eux. Le grand me regarde avec un air absent, il me suit de la tête mais je sens que ce mouvement lui échappe, il est totalement ailleurs. La preuve il chante sur mon passage des paroles sans s'en apercevoir et sans savoir que je les connais et que moi-même j'ai du mal à me les enlever de la tête. Voici ces paroles sorties en pleine rue, vers 17h :
Homme grand - " Oui c'est nous les grosses moula ! "
Cette phrase sort d'une chanson d'Heuss l'enfoirée et Gradur. Je l'ai écouté pour la première fois sur SWIGG radio. (On a les références que l'on peut). La "moula" donc, c'est un terme très employé chez les rappeurs. Sa définition est assez vague. Mais ce qui est intéressant c'est l'emploi du qualificatif "grosse". C'est tout à fait original que deux rappeurs se qualifient de cette façon. Pour ma part je trouve ça fou. Et leur chanson reste dans la tête grâce à ces deux termes côte à côte "grosse" et "moula". Perso le rap français n'a pas fini d'alimenter mon étonnement et ma fascination.
Ne reviens pas - Heuss l'Enfoiré et Gradur
2020, on m'a dit très justement que c'était l'année du vin.
2020, on m'a dit que c’était l'année 20/20.
2020, on m'a dit que c'était les années 20, les années folles.
2020 je dirai que c'est pareil que 2021 en terme de rime, alors je me demande qu'est ce qu'on va pouvoir inventer l'année prochaine !
En attendant 2021, je vous la souhaite bonne cette année 2020.
Se souhaiter de bonnes choses c'est sympa mais comme je ne vous connais pas tous personnellement, je vais commencer par me souhaiter mes propres vœux.
Je me souhaite une année de bonnes tranches de rigolade, de bonnes inspirations, de bonnes bouffes aussi, une continuation dans l'apprentissage de la vie et donc par conséquent quelques victoires et quelques échecs aussi. Pour ces échecs, je me souhaite de les prendre avec un bon état d'esprit.
*
Deux hommes à la retraite sans doute, ils sont devant moi dans un parking sous-terrain parisien, l'un dit à l'autre :
H1- Elle voulait prendre le vélo mais c'était trop compliqué pour elle !
H2- Comment ça ?
H1- Et bien il aurait fallu qu'elle le branche et ça c'était impossible pour elle, impossible ! Elle m'a dit qu'elle ne savait pas où se trouvait la prise. Je lui ai dit que c'était un détail. Elle m'a dit qu'elle n'y arriverait pas.
H2- Et alors elle a pris le vélo ?
H1- Non penses-tu, trop compliquée pour elle ! Ha ! je vous jure les bonnes femmes, elles sont bonnes qu'à faire la vaisselle !
H2- Moi je fais la vaisselle.
H1- Moi aussi. Tu as un lave-vaisselle toi ?
(...)
Noël me divise, d'un côté je suis bien heureuse de voir ma famille et d'un autre j'ai beaucoup de mal à regarder les rue jonchées de sapins de Noël morts, les montagnes de papiers cadeaux et de cartons. Vous allez me dire encore une écolo qui fait son discours culpabilisant !
Je dis juste qu'il y a d'un côté beaucoup d'amour et de vie et d'un autre des montagnes d'immondices. Et comment arrêter cette frénésie sans provoquer des tensions au moment où nous n'en voulons pas ? C'est peut-être ça le secret de la société de consommation ?
La nuit arrive tôt et vous vous sentez tout chose ? C'est normal.
Pour pallier à cette sensation, j’élabore une technique afin de retrouver du réconfort. Je mange des noix en allumant un feu de cheminée sur ma télé.
*
J'ai rencontré un vigile au Palais de Tokyo. Il m'a dit qu'il adorait les discours politiques et qu'il trouvait ça stylé de parler avec éloquence. Il voulait prendre des cours de théâtre avec cette idée en tête. Ce gars me citait De Gaulle, Mitterrand, Sarkozy, Hollande et Macron dans la même phrase avec la même admiration... J'en suis restée pantoise. Après réflexion j'aurai dû lui réciter un poème pour voir si cela lui faisait le même effet.
Écoutons le silence qui aboie
Écoutons la parole qui se bâillonne
Des milliards nous sommes !
Des milliards de voix
Et dans ce brouhaha
Devons-nous tous chanter le même LA ?
La curiosité est une bien jolie qualité
Continuons à la cultiver, à la pourchasser
Courons après nous
…
(Extrait de Musique d’Ours, spectacle entre le théâtre et la musique, bref un truc invendable car trop musical pour les théâtres et trop théâtre pour les salles de concert, mince alors !)
Prendre le soleil, se baigner dans les rivières, contempler les libellules, préparer des gueuletons pour les amis, lire, acheter le journal local, choisir un galet, acheter des sachets de lavande, cueillir des fleurs et des mûres...
J'étais en vacance et vous ?
*
Je me demande si en vacance, les boulangères pas très aimables, les arnaqueurs, les misanthropes, les dictateurs cueillent des mûres sauvages. Et admettons qu'ils en cueillent, est-ce qu'ils se cachent pour ne pas montrer leur attendrissement et leur plaisir ? Non, j'imagine plutôt ceci :
La boulangère méchante les goûtes en trouvant qu'elles sont moins bonnes que l'année dernière.
L’arnaqueur n'ose pas en prendre parce que c'est tout de même dans un fossé, c'est dégueulasse la nature.
Le misanthrope en prend des quantités monstrueuses parce qu'il ne va pas en laisser pour les autres cons.
Le dictateur ne les mange pas, de peur qu'elles soient empoisonnées.
Vraiment, ça doit être chiant d'être en vacance avec eux.
Aoutiennes, Aoutiens tenez vous bien. Je vais vous raconter une anecdote parisienne. Je me surnomme depuis "la folle du bus". J'étais debout entre les deux compartiments de 4 sièges au fond du bus. Et un homme d'un certain âge, mais plutôt tonique, se faufile pour trouver la dernière place assise de ces compartiments, du côté fenêtre.
J'ai oublié de préciser qu'il faisait chaud, très chaud.
Le trajet commence et voici que la dame face à cet homme, pas si âgée que ça, commence à interpeller le jeune homme à côté du vieux, pas si vieux, pour lui indiquer d'un ton très sec qu'il est jeune et qu'il aurait pu se déplacer pour que l'homme d'un certain âge s'asseye plus facilement.
Le jeune homme réplique aussi sec et justifie sa position en rétorquant qu'il part dans 2 stations et qu'il préfère rester à sa place pour ne pas déranger l'homme d'un âge certain quand il descendra.
S'ensuit une discussion d'un ping-pong remarquable entre la dame et le jeune, d'une telle énergie qu'on se croirait au spectacle. Des "je suis votre ainée jeune homme vous me devez le respect" et des "je sais très bien ce que je fais"....
C'est alors que l'autre compartiment, témoin du débat, commence à prendre partie. Un homme prétend que les arguments du jeune homme sont recevables.
D'autres font des grimaces, soufflent, voudraient être ailleurs, à Aquaboulevard par exemple. Une autre conclut que c'est à cause de la chaleur et que nous sommes tous un peu à cran.
Et là !
Qui c'est qui arrive avec son élégance légendaire ?
MOI
Je lance une question à tous mes coéquipiers de voyage : est-ce que vous voulez un coup de brumisateur ?
J'entends un faible "oui" (certainement un enfant ou une voix dans ma tête) et je commence à brumiser TOUT LE MONDE.
Puis.
Plus un bruit.
Il y eut des sourires tout de même.
Mais j'ai commencé à me dire que j'avais un peu fait mon serviteur de l'ordre public.
Le CRS du bus, c'est moi.
Je suis partie à la fois contente du silence mais profondément honteuse d'avoir pu brumiser tous ces inconnus sans défense.
Des questions fusent autour de moi depuis : suis-je un justicier sans foi ni loi, est-ce que j'ai un pète au casque, est-ce que je risque le burn-out, est-ce que je suis manipulée par une force de l'ombre ????
*
Le rosé pamplemousse pour vous c'est :
a/ un truc de gonzesse de bord de mer
b/ un apéro qui change de l'éternel pastis
c/ c'est un truc de crevard
d/ ça t'assure un cholestérol à 45 ans
Si je tape dans mon moteur de recherche : "pas envie de parler" le mot dépression arrive sur la même ligne.
C'était juste un test comme ça, pour rigoler. Je constate qu'internet n'a pas beaucoup d'humour.
Est-ce que vous connaissez un moteur de recherche plus joyeux ?
Qui aurait une tendance à la dérision et à la légèreté ?
La piscine, être dans l'eau, pouvoir faire la brasse papillon, plonger sous l'eau et se croire dans le Grand Bleu...
Tout ceci est bien joli mais avant toute chose il faut bien choisir son horaire car la foule peut compromettre mes projets les plus doux.
L'observation assidue de chevreuil réveille l'instinct de chasse.
Désolée les végétariens, mais c'était tellement bien sur ce chemin, presque dans la nuit, avec une grosse pierre dans la main. A l'affût.
A la recherche d'un animal perdu.
Les asperges sont des rhizomes c'est la même famille que l'ail et l'oignon. Elles sont riches en vitamine A et C. Il paraît qu'elles ont des vertus aphrodisiaques.
Je parle du nez depuis 10 jours,
Je m'y suis habituée, tout d'abord.
Mais au septième jour,
Je me suis rendue compte qu'il ne fallait pas s'habituer aux mauvaises choses.
Alors je chante, je joue nez bouché, nez meurtri.
La morve n'a qu'à bien se tenir.
L'allergie au bouleau (l'arbre) peut provoquer des allergies aux pommes, aux cerises ou à tout autre fruit à noyaux. Ce sont des allergies croisées. C'est fou que le pollen du bouleau et les fruits d'autres arbres agissent sur le corps humain de la même manière. Si je mange une pomme sous un bouleau qu'est-ce qui peut se passer ?
Die Feder ist mächtiger als das Schwert
La plume est plus forte que l’épée
(Spécial dédicace à Petit Klaus & Grand Klaus, Spectacle pédagogique en 3D basé sur un conte hard de Andersen)
Je vous imagine au chaud, sur votre téléphone emmitouflé dans une couverture.
Vous avez le teint un peu pâle, c'est normal c'est le manque de luminosité.
Comme dirait mon neveu il fait moche comme dans une poche.
*
Est-ce que vous aussi vous trouvez qu'entre Noël et le jour de l'an, les jours ne comptent pas ? C'est comme-ci ces six jours étaient en trop. Ils mettent une mauvaise ambiance si bien que mes occupations, mon travail accompli durant ces jours-ci, me semblent inutiles, nuls, infertiles, morts... Je devrais faire n'importe quoi pendant ces six jours. Prendre la voiture et foncer tout droit devant le plus vite possible, manger des frites à quatre heure et continuer de rouler jusqu'à ce que la nouvelle année commence. Vive les frites.
Être décontenancé, perdre ses moyens, être désorienté ; pourquoi trouvons-nous ces moments désagréables ?
Ne serions-nous pas en vacances avec notre fierté ?